30 Novembre 2022 – Par La COOP Villaroise
Qu’il soit qualifié de “vert” ou non, le capitalisme, en sa version néo-libérale actuelle, repose sur des principes où tout devient marchandise et opportunité à exploiter au meilleur prix. Les adeptes de ce système mortifère et profondément injuste regorgent d’imagination pour créer de nouveaux concepts laissant à penser qu’il évolue vers du mieux : “développement durable”, “produit éco-responsable”, “croissance verte”, “RSE », “investissement durable”, “entreprise libérée”, “entreprise agile”…
D’autres mots existent depuis plus longtemps : “consommateurs”, “ressources humaines”, “exploitant agricole » etc. Ils témoignent de l’imprégnation dans notre imaginaire collectif d’un système où les humains sont devenus des ressources et des consommateurs, et où les agriculteurs et les éleveurs “exploitent” leurs terres et le bétail (ce qui d’ailleurs est devenu une réalité la plupart du temps).
Concernant l’agroalimentaire, ils inventent des mentions visant à faire croire que des produits seraient « presque » aussi bénéfiques que ceux labellisés AB (bio). La palme des mentions les plus creuses et vides d’intérêt revient à : “HVE – Haute Valeur Environnementale”, « Zéro Résidu de Pesticides », “Agri-confiance”, “agriculture raisonnée”, “agriculture de précision”…
Tous ces termes n’apportent pas (ou si peu) de contraintes nouvelles dans les pratiques agricoles et l’utilisation de pesticides. Ils visent avant tout à créer de la confusion et se révèlent de formidables outils marketing pour vendre davantage à de meilleurs prix et ceci, en période de crise économique et sociale, au détriment de la bio.
La preuve : la France n’a jamais autant consommé de pesticides qu’en 2020 et 2021 (en savoir plus). Concernant le label “Haute Valeur Environnementale”, la majorité des sociétés labellisées n’a rien changé ou presque à ses pratiques pour obtenir le label (en savoir plus), c’est dire le niveau d’exigence…
Nous vous invitons à la plus grande méfiance concernant toutes ces mentions trompeuses. Elles existent non pas pour améliorer les pratiques agricoles mais pour créer un nouveau marché (la fameuse “troisième voie”, encore un gros mot…) entre les produits dits “conventionnels” et les produits labellisés “bio”. On veut faire croire aux “consommateurs” qu’en payant un peu plus, mais quand même moins que le prix du bio, ils accèderaient, à moindre frais, à un produit écologiquement acceptable. C’est faux la plupart du temps. Malheureusement, nombre de personnes dévient leurs achats du bio vers ce types de produits, crise économique oblige. Le marché de la bio est en train de s’effondrer depuis 2 ans pour grande partie de ce fait. Pari (presque) gagné pour la Grande Distribution et les lobbies de l’agro-industrie ?